RELATION DES MIRACLES QUE Dieu notre Seigneur a opérés à travers une image du glorieux Père Saint François Borgia dans le nouveau royaume de Grenade, tirée des processus originaux de l’information et de l’approbation que le très illustre Seigneur Don Julian de Cortazar, Archevêque de Santa Fe, en a fait, par le Père Manuel de Vargas de la Compagnie de Jésus.
Lieu: Reino de Granada
Date: Not specified
Événement: Milagro, Miracle
Au très excellent seigneur Don Francisco de Borja prince d’Esquilache, gentilhomme de la chambre et compagnie de sa Majesté, très digne petit-fils du glorieux Père et Saint confesseur.
Je remets à votre Excellence ce que j’ai reçu de sa main et dont le ciel l’honore, je lui présente les miracles de son très excellent grand-père San Francisco de Borja, fleur des Saints et honneur des princes. Je ne mets rien de ma maison, celle de votre excellence est si libérale que même en cela il ne permet pas qu’ils le servent avec ce qui n’est pas à lui, condition si bien de Dieu, que le paiement de ses miséricordes il le met en ce qu’ils reçoivent ses bienfaits. Je ne dis pas que votre excellence le soit, car ce ne sont pas des éloges si courts qu’il faille être grand pour les allonger en mensonges, mais cela ne montre pas du moins qu’il est plus proche du suprême qui lui ressemble le plus. Dans ce document, monsieur, nous trouvons l’information juridique des miracles de notre grand-père et grand-père de votre excellence (que votre excellence nous a donné) converti en une simple narration, qui, quoiqu’ils manquent en juridique, sera autoritaire et certain avec le nom et le patronage de votre excellence. Dont la personne et la maison puissent le ciel prospérer avec les augmentations qu’exigent les très excellents mérites de votre excellence.
Aumônier de Votre Excellence.
Manuel de Vargas.
Une chapelle a été construite par Sebastián de Mujica Buitrón, dans les quartiers qu’il a à [Chitagoto] dans la ville de Tunja, dans le nouveau royaume de Grenade, mais dont Dieu a apporté à ses mains, entre autres peintures, une image au pinceau du glorieux Père Saint Francisco de Borja, qu’un religieux de notre Compagnie avait fait peindre à cause de la singulière dévotion qu’il avait pour le saint, qui, le transportant d’un lieu à l’autre, le perdit, et il resta dans un état miraculeux, parce que Dieu ôte souvent à ces trésors perdus, en en faisant des miracles, le fait qu’ils ont été peu vénérés. Cette toile fut trouvée par un Indien, qui la vendit à Sebastian de Mujica, son singulier dévot et un homme non moins principal que pieux, qui la plaça dans un curieux cadre dans sa chapelle comme s’il s’agissait d’un objet de grande valeur. Par cette image sainte, Dieu notre seigneur a fait les miracles que le seigneur Don Julian de Cortazar, archevêque de Santa Fe a eu les procédés originaux qui ont vécu entre les mains du très excellent seigneur Don Francisco de Borja, prince d’Esquilache, duquel (afin que le monde sache combien son saint grand-père peut avec Dieu et intercéder pour les hommes) j’ai semblé tirer un peu desdits miracles, Je me contente de dire que tous ou la plupart d’entre eux ont été prouvés par 14 témoins, dont le moindre avait plus de 23 ans et presque tous les autres plus de 30 ans, comme il ressort des papiers joints, pour la certitude desquels il suffit de dire qu’ils sont en la possession du très excellent monsieur susmentionné.
Il se trouva que le 6 mai 1627, jour de la Saint Jean devant Portam Latinam, Sebastian de Mujica devait célébrer une fête au dit Saint Evangéliste qu’il avait votée pour obtenir de Dieu, par son intercession, qu’il débarrasse les champs des sauterelles, dont ils souffrent habituellement beaucoup et qui causent de mauvaises récoltes dans ce pays ; et pour que la fête ait la solennité que sa dévotion et l’édification des autres exigeaient, il envoya trois de ses jeunes fils et un intendant pour nettoyer et purifier l’autel afin qu’il soit non seulement décent pour les divins mystères, mais aussi magnifique pour déclarer la dévotion et la solennité de ce jour. Ils allèrent faire leur obéissance et pendant qu’ils arrangeaient et arrangeaient l’ornementation de l’autel, Don Luis de Mujica, fils cadet dudit Sébastien, remarqua que l’image du très glorieux Père Saint François Borgia transpirait comme un agonisant avec une telle abondance que la sueur coulait sur ses tempes et son front. L’enfant, effrayé de la nouveauté et étonné du divin prodige (comme il y en a beaucoup qui causent cette sainte horreur), sortit de la chapelle en poussant des cris et publia ce qu’il avait vu. Son père, qui était justement dans la cour de ces chambres, fut frappé d’une sainte crainte et ému d’une révérence filiale, et alla aussitôt examiner la vérité et faire éprouver à ses yeux ce qui causait à ses oreilles des effets si extraordinaires. En chemin, il rencontra ses deux autres fils avec le même étonnement et les mêmes effets que le premier, aussi hâta-t-il le pas, impatient d’être témoin d’un présage aussi rare. Il entra dans l’église et comme il était prudent il ne permit pas au prodige de vaincre l’accord ni à la nouveauté de vaincre la détention et ainsi avec attention et curiosité il vint éclairer les lumières pour faire avec espace l’examen de cette vérité, sachant que celui qui les examine avec soin peut les publier avec hardiesse et il vit comment les tempes, le front et les joues, les mains et tout le reste du vêtement, étaient couverts de petites gouttes d’eau, Il remarqua particulièrement qu’au-dessus des narines une goutte plus grosse que les autres coulait du front, une autre goutte semblable à celle-ci, de l’œil droit d’un crucifix, que le Saint a peint sur sa main, qui ressemblait plus à une larme qu’à une goutte de sueur, et ce ne serait pas grand chose si c’était le cas, puisqu’il n’est pas très rare que Jésus ressente et pleure les ennuis de ses amis. Il remarqua également que de la main gauche, près de l’ongle, quatre gouttes, remarquables par leur grandeur, coulaient l’une après l’autre. En même temps, il vit qu’une goutte beaucoup plus grosse que les autres coulait le long de la poitrine du saint, du côté droit, qu’il étendit avec ses doigts, essuya, et s’essuya les yeux avec, mais à peine l’eut-il essuyée, que de la même partie, sans aucun arrêt, une autre goutte plus grosse que la précédente jaillit de nouveau. Ayant appris la vérité d’un prodige si supérieur, il chercha plus à lui donner des témoins qu’à s’en informer, plus à le rendre célèbre que vrai, et il ordonna d’allumer des bougies et des haches de cire, et de faire sonner la cloche, afin que les voisins et les habitants de ce camp vinssent sans que personne soit déçu de la vue et de la jouissance d’un prodige si singulier. Il ordonna à juste titre à deux de ses intendants d’aller informer et présenter le Père Fray Pedro de Zavaleta, prédicateur de l’ordre du Séraphique Père Saint François et prêtre de la ville de Sativa et de cette chapelle. Ledit Père vint en hâte, impatient de voir un si grand miracle, et après avoir prié avec beaucoup de dévotion et de révérence, il essuya et essuya avec un linge propre les gouttes de sueur qui étaient partout sur l’image, craignant qu’elles ne proviennent pas de l’eau avec laquelle l’église avait été arrosée, car celui qui enquête doit craindre tout ce qui peut être en opposition avec la vérité, même si elle est si peu fondée sur la vérité, puisqu’il est certain que le front et l’autel étaient très difficiles à arroser pour l’image, étant tellement plus éloignés qu’ils ne l’étaient, Mais l’événement leva tout soupçon et donna plus de certitude à la vérité, car à peine eut-il essuyé la sueur que la toile, comme si elle était un homme vivant et travaillait dans une grande agonie, se releva, et en l’essuyant une seconde fois, le prodige ne se lassa pas de prouver qu’il en était ainsi, En effet, avec le même empressement que précédemment, il revint une seconde fois se couvrir de sueur, les mains, le visage, le vêtement et le crucifix qu’il tenait à la main, de sorte que tous les assistants étaient étonnés et comme hors d’eux-mêmes, en voyant un miracle aussi évident et clair. Le prêtre n’osa pas essuyer la sueur une troisième fois, pour ne pas avoir l’air de renier sa propre expérience, mais il s’habilla et dit solennellement sa messe, et l’ayant terminée avec l’information la plus rigoureuse, il essuya l’image une troisième fois et le quitta en fermant son église à clé, sans la confier à personne d’autre que lui. A cette occasion, il dit qu’un mulâtre de Sebastian de Mujica et d’autres ont vu comment tout le Saint était baigné de sueur et craignant qu’il s’agisse d’une humidité dans le mur, ils l’en ont arraché, ont fermé l’église et l’ont gardée pour que rien de nouveau ne se produise.
Et revenant le lendemain, ils le trouvèrent transpirant de la même manière, et pendant 20 ou 24 jours la même chose leur arriva, avec des expériences semblables, et il n’y avait plus personne dans tout le district qui ne participât à la nouvelle et au spectacle d’un événement si grand et si étendu, qui devint beaucoup plus grand avec plusieurs autres qui en provenaient et deux circonstances particulières qu’il avait. La première fut que pendant que Martín de Verganzo, corregidor des indigènes du district de [Duitama] priait le Saint, dans son image miraculeuse et s’offrait un récit de ses miracles qu’il avait fait et envoyé à l’archevêque de Santa Fé et le suppliait d’être bien servi par sa dévotion et son zèle, le tableau du Saint, comme s’il était un homme vivant, ouvrait et refermait la main dans laquelle il tenait le crucifix, en présence dudit et du Père Fray Adriano de Ribera, un religieux de la famille séraphique du grand patriarche ; donnant à comprendre qu’il a reçu sa bonne diligence. C’est la deuxième fois que les personnes présentes ont remarqué comment le portrait du saint changeait de couleurs, devenant pâle, comme celui qui a peur, ou brûlant comme celui qui a subi un malheur, ou enfin assombrissant une ombre peinte sur l’un des côtés, toutes affections de celui qui souffre. Lorsque Don Juan de Borja, gouverneur de ce royaume, capitaine général et président de l’audience royale, petit-fils du Saint, vit que tous ces prodiges dénotaient un sentiment et un chagrin chez son grand-père miraculé, il dit : ” Priez Dieu que le grand-père ne transpire pas ce que le petit-fils doit souffrir “. Et avec cela, il se prépara à tout ce que Dieu voulait faire de lui, et ses doutes ne le trompèrent pas, car en 20 jours il mourut rapidement, laissant orphelin ce royaume où tous l’estimaient comme un prince et l’aimaient comme un père, propriété que cette famille semble avoir héritée de son saint grand-père, fondée sur la condition paisible et la magnifique libéralité de tant d’excellents gouverneurs qui en sont nés, tant des propriétés des princes, que de celles de ceux qui ne sont pas princes, la divinité affectée dans une retraite, autant qu’elle est d’entendre la pitié des impuissants et de satisfaire les doléances des désarmés. Si ce n’est qu’il transpirait déjà, ressentant les procès et les contradictions que ses enfants subissaient en même temps dans la prise de possession de l’endroit où ils ont fondé aujourd’hui leur maison professe à Madrid, sur la petite place qui s’appelait autrefois Plazuela de los Herradores, pour y déposer ses saintes cendres avec la vénération et le culte qui leur sont dus aujourd’hui. Mais puisque la nouvelle des Saints embrasse l’une et l’autre des fatigues, il n’y a pas lieu de croire que le sentiment ne les ait pas comprises toutes, d’où (si l’on peut deviner les jugements divins) on peut avec pitié croire que ce pullulement a dénoté entre les deux affections.
A peine ce saint portrait était-il miraculeux que chacun en attendait un remède à ses maux, surtout ceux de la maison, et ainsi Doña Sebastiana de Mujica Buitrón, fille du susdit Sebastián, qui risquait sa vie à cause d’un mal de tête qui lui causait de très graves douleurs, sans que la médecine puisse trouver un remède pendant de longs jours, elle invoqua la sueur du Saint et demanda qu’on lui applique les linges avec lesquels elle avait essuyé la sueur du portrait, et le père avait à peine accédé à la dévotion de la fille qu’elle fut miraculeusement soulagée de sa maladie et recouvra la santé si rapidement que le premier matin après cette nuit, elle se leva du lit dans lequel elle souffrait depuis longtemps, sans ressentir désormais la moindre relique de la maladie passée.
La dévotion qu’elle reçut par ce miracle de [sainte Anne d’Oquendo], épouse d’un des intendants de Sébastien, qui avait les bras liés sans pouvoir s’en servir pour quoi que ce soit et qui souffrait de très graves maux de tête, le persuada que la toile de lin miraculeuse ne manquerait pas de vertu pour la guérir, Et dès qu’ils ont été appliqués, elle a ressenti une grande brûlure dans la tête, les bras et le corps avec une sueur froide, dont tous les effets étaient si particuliers et si soudains qu’elle a admiré leur présence. Ici Anne commença à dire qu’il lui semblait que ses bras étaient en coton, ce qui indiquait le principal, car en peu de temps elle dit qu’elle était bien et tout le monde le voyait, parce qu’elle remuait ses bras et les exerçait dans les choses de la fatigue comme si elle ne les avait jamais eus avec empêchement, et comme en cette occasion elle éprouva un si singulier patronage de sa dévote, étant tombée ensuite dans une surdité dont elle était presque inutile, elle se réfugia dans son sacré et appliquant le même linge, elle devint aussitôt parfaitement saine.
Au fur et à mesure que la renommée de ces miracles grandissait, les nécessiteux souhaitaient qu’il y en ait beaucoup d’autres, afin qu’en grandissant, leurs maux diminuent. Antonio de Orozco trouvait ses yeux enflammés et pleins de piqûres et risquait de perdre la vue, une nuit il demanda au Père Fray Pedro de Zavaleta de les nettoyer avec la toile de lin susmentionnée et après avoir satisfait sa dévotion, il dit qu’ils ne lui faisaient pas mal et le matin il se réveilla avec les yeux clairs et sereins, sans trace de ce qui s’était passé. La même chose est arrivée ponctuellement à Juan Gómez, intendant du dit Sebastián.
Une fois que les informations de tout ce qui a été dit ont été faites, elles ont été envoyées à Don Julián de Cortázar,l’archevêque de Santa Fe pour son approbation. Et sa très illustre seigneurie, pour procéder en tout avec des conseils mûrs, a réuni les prébendiers* de son église, le provisoire et le vicaire général de cet archevêché, le provincial de notre Compagnie, les supérieurs immédiats de saint Dominique, de saint François, de saint Augustin et de la Compagnie de Jésus, et beaucoup de savants des dites religions. Et tous ensemble, après l’avoir examinée avec le zèle de la vérité et l’affection de la religion, à l’unanimité et d’accord, ils ont jugé que ladite image sainte devait être considérée comme miraculeuse et les événements mentionnés comme surnaturels et au-delà de la possibilité humaine. De là est née une si grande dévotion du peuple envers le Saint Père que l’archevêque, le chapitre, le président et l’audience royale et la ville la plus florissante de Santa Fe, avec un vote public et une acclamation commune du peuple, l’ont choisi comme patron de ladite ville, ordonnant que son jour soit célébré comme une fête avec la même solennité que les autres que la sainte église romaine ordonne de célébrer, et que le même jour une procession générale soit faite pour honorer le Saint et obtenir par son intercession le remède aux dommages que la ville souffre des tremblements de terre et des récoltes stériles. La même chose a été faite par la ville de Popayan et toute la province, qui ont écrit à notre très Saint Père Urbain VIII pour le prier de procéder à sa canonisation, qui, avec tant de prodiges et de miracles, sera, nous l’espérons, beaucoup plus courte.
Et si, dans des lieux aussi reculés, il accomplit de si grands prodiges, correspondant à la Foi de ceux qui le prient, ce que nous espérons qu’il fera à Madrid, où son Corps Sacré se trouve dans la maison professe que possède la Compagnie de Jésus (sur la petite place qui serait très glorieuse si elle s’appelait la place de Saint François Borgia) où il a construit une église qui s’appelle aussi Saint François Borgia, parce qu’elle est dédiée au Saint. Comment pensons-nous que Dieu honorera les reliques, alors qu’il illustre tant un portrait ? La vérité est que les saints ne sont souvent pas miraculeux, parce que nous ne sommes pas très fidèles et ne nous donnons pas beaucoup parce que nous leur demandons peu ou rien. Comptons donc et demandons que s’ils ont obtenu des dons aussi singuliers par le biais d’un portrait, cela nous viendra sans doute par le biais de leur Saint corps et soyons certains que si notre foi nous précède, notre demande sera à la mesure des biens qu’un tel Père Saint et miraculeux peut et veut négocier pour nous auprès de Dieu.
LICENSE
Nous, le Licencié Don Juan de Velasco y Acevedo, Vicaire Général de cette ville de Madrid et de ses partidos et compagnie. Nous donnons licence pour une feuille de papier pour imprimer la relation des miracles que Notre Seigneur a fait, par l’intercession du glorieux Père Saint François Borgia, dans le nouveau royaume de Grenade aux Indes, comme nous savons que lesdits miracles ont été approuvés et qualifiés par l’archevêque dudit nouveau royaume, à Madrid le 5 septembre 1629.
Licencié Velasco y Acevedo.
Par son ordre
Iván Perogila Notaire.
Par licence de l’ordinaire, à Madrid par Andrés de Parra, année 1629.
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