RELATION DES CÉLÉBRATIONS QUE LE TRES Illustre Cardinal de Jaén a célébrées dans la noble ville de Baeza, pour la béatification de son arrière-grand-père le Saint Francisco de Borja, Duc de Gandía.
Lieu: Baeza
Date: Not specified
Événement: Fiesta religiosa, Religious celebration
Le monde sait aussi se rembourser des bons moments qu’il donne et raisonner les plaisirs dont il menace, et la nouvelle de la béatification du saint Francisco de Borja, duc de Gandía et troisième supérieur général de la Compagnie de Jésus s’est justement éteinte, Les maisons de Lerma et Altamira, quand temple en temps si sacré, avec condoléances malheureuses de morts répétées de son sang, cause d’avoir retardé la célébrité cardinalice si désirée pour ce temps, pour ne pas mélanger avec des déconsolences funèbres des réjouissances pieuses.
Dimanche 21 septembre, Don Lope Pimentel y Moscoso, fils du très excellent Marquis de Tavara (dont la prudence gouverne aujourd’hui la Sicile) et neveu de Sa Grâce, accompagné de la famille de son oncle et de toute la noblesse de la ville, venue avec autant d’affection et de dévotion pour honorer le saint et son arrière-petit-fils. Dans son jeune âge, il montait un cheval alezan avec un blason en velours noir, une bannière blanche, d’un côté le nom de Jésus et de l’autre le portrait de son arrière-grand-père, au pied de laquelle se trouvaient trois capelos, une couronne et une canne avec une lettre qui disait : “Relinquimus omnia”. Mieux que l’apôtre pêcheur si d’aussi illustres butins sont gagnés à partir de l’humble gaspillage de quelques filets. Le nombre et le gala des chevaliers, la parure et la générosité des chevaux, le bruit sonore des atabales, des trompettes et des châles, méritaient les applaudissements du peuple qui sortait des fenêtres et des rues pour voir une publication aussi ostentatoire. Ils se promenèrent dans la ville et en laissant la bannière dans l’église principale, comme si c’était un général, un salut lui fut donné par toute la milice qui était répandue sur les créneaux et les embrasures de la Tour, et ils tirèrent un bruit désagréable également consonant. On rendit le pendolero à la compagnie, d’où on le fit sortir parce que son illustre personne ne lui permettait pas de sortir de sa maison, et ainsi avec tous il partit de bonne heure l’après-midi pour faire l’honneur si impensable où sa bénédiction et sa main remirent l’étendard dans la main de son neveu et le donnèrent à tous les courtisans, qui à leur retour descendirent pour le recevoir une seconde fois et l’accompagner à son auberge, mais sa courtoisie et son plaisir ne lui permirent pas de les envoyer volontiers à la leur. Le samedi vingt-sept, une procession solennelle est partie le matin de l’église principale, conduite par les bannières et les croix des Perrochias et plus de quatre cents ecclésiastiques avec surplis accompagnant le chapitre ecclésiastique et Sa Grâce, suivis par la ville avec ses porteurs de macédoine, les rues accrochées avec un égal soin, ils arrivèrent avec cet ordre à la Compagnie, d’où l’on sortit le Saint richement vêtu de satin noir, brodé de teintes voyantes, de paillettes brillantes et de broderies coûteuses, dans la main droite un Christ et dans la gauche la tête de l’Impératrice Notre-Dame, à laquelle il devait plus d’oubli que de reconnaissance. Ils l’avaient sous un dais ostentatoire, ses cannes et celles de la litière, les vingt-quatre plus anciennes, accompagnées de ses enfants et des autres saints de la religion, qui même chez eux semble d’une bonne urbanité. Le saint patriarche Ignace de Loyola, l’apôtre de l’Inde, saint François Xavier, et le bienheureux saint Aloysius Gonzague, vêtus d’étoffes d’argent et de broderies soignées et ordonnées. Le Te Deum laudamus a été interprété par des musiciens et divers instruments apportés pour l’occasion de tout l’évêché, où il a été déposé sur le maître-autel sous un riche baldaquin de brocart.
Dans l’après-midi, le tintement général des cloches donnant une bonne indication de la grandeur avec laquelle la fête a commencé, le Cardinal a dit les vêpres du Pontifical dans son église avec une grande solennité et après elles, sur une scène spacieuse, qui a été prévue à cet effet, deux colloques de la vie du Saint ont été exécutés, L’un des [seisecillos] de la chapelle de San Salvador de la ville d’Ubeda (brillante enceinte des marquis de [Camarasa]) et l’autre de la Collégiale, ont également récité et avec une telle variété de mouvements et de danses divertissants qu’ils ont mérité à juste titre l’attention avec laquelle une grande partie de l’auditoire les a écoutés.
Les inventions du feu cette nuit-là, les lumières et la cire dans les maisons du Cardinal, de la Plazuela de la Iglesia et de la Compañía de Jesús, ont tellement illuminé l’air que certaines personnes ont douté, à juste titre, si les cloches étaient un feu, dans lequel toute la ville le voyait brûler, ou une évocation d’une fête aussi solennelle.
Le dimanche matin, Son Illustre a dit la messe pontificale, et a été servi la serviette et la fontaine par quatre messieurs les commissaires nommés par la ville pour cet acte, dont l’attention n’a pas été oubliée dans des circonstances moindres. Pour éviter toute confusion, les musiciens étaient répartis en différents chœurs, chantant en même temps dans différentes chapelles des chanzonetas, afin que tous les fidèles puissent profiter également de la douceur des voix dont cet évêché est si riche en raison de son climat particulier. Ensuite, le docteur Herrera, prieur du Mormolejo et professeur de Prima de cette université, a prêché les louanges du saint avec autant d’érudition que d’affection. Après les vêpres, cet après-midi, a eu lieu la procession générale, l’une des plus grandes que l’Europe ait jamais vues. Tout l’évêché, avec les plus grands prieurs et bénéficiers, et toutes les croix des lieux voisins, y assistèrent, sans avoir besoin d’autre mandat que l’amour et le respect qu’ils ont pour leur prélat, auquel ils allèrent comme à leur propre fête sans avoir égard à l’incommodité des logements ou des années. La procession était organisée dans cet ordre : La procession a commencé avec les confréries de cette ville, qui sont nombreuses, avec leurs bannières, leurs étendards et leurs insignes. Elles étaient suivies de plus de 70 croix avec de riches manches et des décorations artificielles, derrière elles se trouvait la religion de la Compagnie avec ses écritures, ses chandeliers et ses insignes, qui était un enfant Jésus sur une estrade, orné de la curiosité qu’elle professe, sa modestie voulait laisser aux invités la meilleure place dans une fête si convenable. La seconde a été menée par les Trinitaires déchaussés comme les plus modernes de Baeza, puis par l’ancienneté de leurs fondations les autres ont suivi, qui avec une attention particulière et une sainte émulation ont pris grand soin dans l’ornement de leurs insignes et nombre de religieux qui ont été invités à cette fin d’autres couvents, le Clergé de l’évêché a suivi ces traces, qui en vertu, les lettres et l’ornement religieux, n’a pas d’autre dans la chrétienté à envier, Les premiers nombreux clercs de l’épître et de l’évangile étaient vêtus de dalmatiques blanches, puis les prêtres avec des [alvas] et des chasubles et le reste avec des capes de pluie en un tel nombre que certains laïcs étaient si curieux qu’ils en ont compté plus de 600, au milieu desquels les chapelles de Jaén, Ubeda et Baeza étaient distribuées en sections, chantant de doux motets* et des carols sonores et autres jeux de châles et d’instruments. Les deux écritures, celle de la Compagnie et celle du Cardinal, ont été présentées par Son Illustreté aux deux conseils, celle du séculier a été portée par Don Luis Niquesa, honneur bien mérité pour tant de cheveux gris, qualité et prudence, l’ecclésiastique Don Rodrigo Antonio de Moscoso, cousin germain de notre prélat, collégial de Cuenca et chanoine de la sainte église de Jaén, gentilhomme connu pour sa bonté et pour son illustre sang et bonnes parties.
Ils étaient accompagnés de la noblesse de Baeza. La première place était entre les religions et la seconde à côté de la litière du Saint. Devant eux se trouvaient ceux de San Luis Gonzaga, Francisco Xavier et le fondateur Ignacio accompagnés d’une grande quantité de cire blanche, puis suivaient 24 pauvres et 80 prêtres avec des haches, ceux-ci avec des [sobrellices] et ceux-là vêtus d’une honnête étoffe, le masque propre d’un tel saint prélat, qui louerait ses vertus, s’il ne savait par sa modestie combien il est aggravé par les applaudissements vulgaires. Il mettait sur tout le cortège a été fermé par son Illustre Altesse : cape et mitre blanche brodée d’ambre, fabriquée uniquement pour ce jour, derrière ses serviteurs, chaise et oreiller de brocart, qui était bien nécessaire pour se reposer quelques instants, selon la longue distance parcourue par le cortège. À la fin de la procession, la ville est venue avec une grandeur autoritaire, de sorte qu’il n’y ait pas de manque de lustre dans un acte aussi majestueux.
Les autels, les poèmes, les décorations* des rues et des deux églises, la différence des danses et la variété des instruments, il y a plusieurs témoins qui peuvent en attester, car le nombre de personnes venues de l’intérieur et de l’extérieur de l’évêché était si grand qu’il était impossible de répartir la procession dans des rues moins larges et dans un espace moins étendu. Elle s’est terminée à la Compañía où ils ont laissé le saint, afin que les autres festivités que les dévots de la ville, l’école et leurs enfants, lundi, mardi et mercredi, qui ont duré, puissent continuer là. Cette même nuit la ville se chargea des feux, pour commencer leur fête, ils dépensèrent une grande quantité de cire dans leurs luminaires et de la poudre à canon dans des inventions ingénieuses que rien ne sait faire sans grandeur et dans la place de son Illustre ils continuèrent pendant les cinq nuits.
Le lundi, la messe a été dite par le père rectos de la Compagnie, la ville a été fréquentée par des personnes sérieuses et dévotes avec des sièges prévus pour les personnes qualifiées, prêchée par le docteur Alonso de Vera, prieur de Ximena et professeur de vêpres, qui a montré son grand talent et son dévouement. L’après-midi, avec la même autorité, on célébrait les vêpres et on répétait les colloques. Son Illustre était absent de tout l’événement à cause du travail de la veille et de l’affection minutieuse avec laquelle il s’occupait de tout, une fièvre qui dura 30 heures, mais il ne manqua pas de civilité dans sa courtoisie, envoyant un serviteur à la ville pour s’excuser de ne pouvoir être présent à une fête si illustre à cause de son mal, ayant cette attention dans les autres.
Le soir il y avait des feux et des lumières très vives sur la place de la Compagnie et dans les écoles comme leur fête, d’où sortaient les masques des étudiants avec tant de grâce et de bienséance habillés selon les figures qu’ils représentaient, qu’on pouvait très bien les voir à la lumière du soleil du censeur le plus prolixe, celui des haches était tel qu’il n’avait pas besoin de ses rayons, les atabaleros* et les trompettes leur ouvraient le chemin, Suivaient les douze chevaliers, vêtus de plumages colorés et aériens et d’atours de montagne, sur des chevaux brillants* et des valets de pied munis de haches ; derrière eux, on en voyait cent et plus dans les mains de ceux qui avaient le masque, tout blanc, et dans celles des valets de pied, qui portaient chacun le sien avec de nombreux chiffres et lettres dans lesquels ils découvraient qui ils étaient, dont l’ingéniosité du dessin n’était pas moins admirable que la grâce des vêtements.
Elle était complétée par un char triomphal, tiré par six mules et deux cochers, aux jeans de velours cramoisi, aux mains courantes d’or, dans lequel le saint Borgia venait sur un trône de gloire si majestueux, entouré d’anges, qui, s’ils ne le paraissaient pas dans leur corps, ne le démentaient pas dans leur voix, accompagnés d’instruments sonores qui blessaient l’air d’une douce flatterie. C’est ainsi qu’ils apparurent dans la cour des évêchés et de là, ils allèrent réjouir la ville qui les attendait avec allégresse.
Mardi matin, l’université a célébré sa fête avec la pompe autorisée, ses préposés* avec des masses et le maître de cérémonie qui a demandé que chacun ait une place selon son ancienneté, le sermon a été fait par le docteur Librilla, professeur d’écriture et prieur de San Salvador, dans lequel il a découvert l’esprit et la galanterie. Cet après-midi, 3 taureaux ont été combattus car la férocité des autres était telle qu’ils ne se sont pas laissés enfermer, bien que leurs commissaires y aient veillé. Cette fête n’a pas été sans un peu de providence, car la grandeur inattendue des cañas s’est révélée davantage l’autre jour. Cette même nuit, le reste de la maison de Son Illustre et de la Compagnie fut jeté dans les voitures de pompiers, qui firent éclater dans l’air des comètes lumineuses, heureux présages des réjouissances à venir.
La messe du mercredi a été dite avec une ostentation solennelle par le Père Recteur, comme sa propre fête prêchée par le Père Maître Párraga, Prieur du couvent de Santo Domingo, avec tant d’affection et de dévotion qu’il ne pouvait, avec la passion de son propre fils, trouver des louanges plus puissantes avec lesquelles magnifier la religion et le Saint.
Il était si tôt dans l’après-midi pour assister aux festivités qu’il était à peine deux heures (bien que son aiguille erronée indiquait quatre heures) lorsqu’un brave homme occupa la totalité de la spacieuse arène, aux fenêtres si ornées de soies colorées, ainsi qu’une multitude de personnes sur les scènes, qui était la plus nombreuse que l’Andalousie ait jamais vue en de telles occasions. Neuf lions combattirent avec acharnement, agiles toréadors, qui pour beaucoup s’embarrassèrent dans les suertes, sans autre récompense que de comprendre qu’ils les faisaient au service du Saint, qui était attentif à leur ignorance. Il semble qu’il leur ait rendu la monnaie de leur pièce en ne laissant aucun malheur s’abattre sur autant de Domingillos que l’étaient ses cornes acérées. Le troisième jour ils ont fait l’entrée du jeu de cañas, 20 chevaliers en 4 quadrilles de 5, avec des capes et des monteras, au lieu des capes que pour être une fête si chrétienne ils ne voulaient pas sortir en costume maure, s’ils étaient déjà appropriés pour l’oubli que les espagnols souffrent, ils n’ont pas essayé de faire les obsèques et les tours [capellares], ils portaient leurs bonnets soigneusement brodés de figures pieuses avec les mêmes perles et bijoux [jarifas], un plumage complet, des manches et des bandes de couleurs agréables, le moindre d’entre eux sortant deux valets de pied avec des [libreas] si bien coiffés et si coûteux, tant de panache et de bande aux couleurs de leurs propriétaires, les capes étaient si conformes que la place de Madrid pouvait les envier ; si ceux de Baeza les ont admirés. Les atabales* et les trompettes l’empêchèrent, les parrains aériens débarquèrent et coururent drapeaux tremblants et lances vibrantes, même avec leurs partenaires, 8 d’entre eux restèrent avec des frênes dans les mains, qu’ils brisèrent courageusement dans les taureaux, s’ils osaient examiner leur courage et comment il ne leur était pas possible d’exécuter leur méchant courage, ils se vengèrent sur les chevaux, 5 et 6 d’entre eux donnèrent 5 et 6, cause de maltraiter un chevalier des meilleurs cavaliers d’Espagne.
Au sixième ou septième taureau, avec la même prévention, les tirailleurs entraient, divisés en deux positions, cannes à la main, adargas* au bras, avec des bandes lumineuses en travers et sur elles des capelos et des boucliers émaillés de Borjas, Moscosos et Sandovales avec des surnoms qui annonçaient les propriétaires de la fête et la noblesse de leurs poitrines, l’affection et l’amour avec lesquels ils la célébraient.
L’escarmouche fut galopée avec un concert et un tumulte égaux*, les cannes furent jouées avec un courage ordonné, jusqu’à ce que les parrains les aient calmées, en confirmant la paix, le tout en un escargot compliqué et bien guidé ; quelques chevaliers restèrent dans la place, ou l’encourageant avec des repels, ou avec des suertes lucides en deux, dont tous coururent ensuite l’acharnement du dernier si opiniâtre qu’il resta le seigneur du champ et l’invincible mainteneur de la fête.
Les banquets, les cadeaux et les présents que le cardinal a offerts en cette occasion aux étrangers et aux autochtones, montrent bien sa générosité et les aumônes que sa chrétienté a distribuées d’une main libérale, en habillant les pauvres, en hébergeant les orphelins et les veuves nécessiteuses, en leur fournissant une table dans sa maison et dans les prisons pendant tous ces jours et en les en sortant lorsqu’ils étaient détenus pour des dettes (pourtant plus importantes), affectant dans cette pieuse ostentation. Sa prudence résiste à la détermination des taureaux et des cannes à la ville, ne permettant que des célébrations pieuses et n’étant pas puissant, il ne leur refuse pas la reconnaissance, juste récompense de leur générosité d’esprit et du saint zèle avec lequel ils ont répondu à tant d’obligations par des déterminations aussi grandioses. Le concours poétique qui a fait naître les prix qu’elle a distribués et les heureuses naissances des ingénieux qui les ont mérités et d’autres circonstances proclameront sa grandeur en plus grand volume, qu’il est impossible de réduire à un si bref abrégé dans lequel je n’ai cherché qu’à l’esquisser succinctement, laissant la coloration et les retouches à un pinceau plus heureux et plus exquis.
LAUS DEO.
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